Catherine Estrade





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Le sable pénètre
entre les doigts entre les pores
sous la peau
 
Et libres les voiles bleus
sur l’arête de ton nez
Taglmoust
 
Le sable pénètre
avant que de chevaucher
sur les dunes
jusqu’à l’ehan
 
Semences éparses 
spore minéral
vague contrainte à la marche des solitudes
où mes pas s’impriment et meurent
 
Takuba dans ma paume
je sabre et découpe le bruit du nord
celui qui souffle
mortel
sa souillure
blanche et
se rouille l’histoire des frontières exigées
 
Substance à vendre à mâcher
entre les déambulations
dans les palais les marchés
 
Takuba dans ma paume
je retourne à la tente
et le sable pénètre
la peau le tambour
la théière et ma main
et le sable pénètre ma bouche
ma bouche de sable
 
*(celle de la dune de sable)