Catherine Estrade                          
                                                                                                                                               
              



                    Hêtre



 
Fleurs de hêtre doucement déboulant
sur le sol
mains plaquées sur les cuisses et la tête
au ciel accaparé
 
Sur les joues le vent file
rouges sont les pommettes encore
mains levées
vers le ciel
et le regard ailleurs
égaré sur l’écorce lustrée les mains posées là
 
Aigrette volatile accrochée aux cheveux
toujours le vent qui porte la tête vers le ciel
les nuages sachant que le lit des rivières chantonne doucement
entre les ponts pierreux des tourbes légendaires
 
C’est le corps éperdu qui se jette en hurlant
dans l’odeur âcre atone des bouffées d’estragon
Les mains caressantes et légères
sur le tronc lisse et long des hêtres
immortels
 
Sur le chemin de part et d’autre
en haie constituée inégale chaotique
condescendants ils veillent murmurent attendent
et l’heure viendra peut-être
celle des aboutissements

fracas
 
ils fuiront






 
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