Catherine Estrade     




 





                              Canopée

 
C’est en novembre et ça frémit sous les feuilles
une terre noire
un sifflement lointain
et mes pas sur le chemin
 
Les cieux éteints de grisaille
et le sommet de mon crâne
la fièvre au front
 
Les mains sont chaudes sous la rudesse
de l’étoffe encotonnée
 
Les géants tanguent au-dessus de moi

Il y a
le phrasé du vent
haché vif
mais le brouillard clandestin
 
Si je rejoins en silence
la canopée brune
                   jaune
                   verte
la canopée encore plus haut
 
C’est que mon corps
délié
défait
en vrac sableux qui s’élance
ne sait pas qui de la brume ou des cimes
 
tremble
 
 
 
 
 
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