Catherine Estrade





                             Patin

 

Le traineau trace les lignes fermes

sur la poudreuse amassée

sur la terre disparue

 

et frappe le fouet sur le flanc

 

j’entends les larmes

des ailleurs insipides

celles des peines perdus

hors des courses rectilignes

 

glissement d’une corde

sur la feraille des patins

sur leur tranchants

là où se tracent les lignes

                                       croisées sur la neige

 

Quand il viendra frapper l’arbre

                                                    unique

le solitaire des steppes

celui dont les branches grignottent la grisaille

quand il viendra frapper l’arbre gelé

cessera le bruit

des semelles sur la neige

 

Et de là je m’endormirai