Les contraintes étaient:
3. 3ème contrainte Vous deviez utiliser les mots suivants:
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et dans le futur, après d'autres histoires, les peinturlureurs pourraient réaliser une image sur les mots ? un album illustré ABZ
(Mention spéciale à la reine des neiges qui cague des icebergs et qui m'a bien fait rire!) :p
De ses minuscules ongles, elle tapote l’accoudoir de son trône, tapatap tapatap.
La Reine avait aussi toujours eu des difficultés à supporter les crétins.
L’énergumène en face d’elle était tout simplement en train de balancer aux orties sa légitimité, à elle, royale, la sienne, mais aussi de déraciner le colossal arbre généalogique dont elle se croyait la descendante. A écouter ce particulier la dynastie passait aux toilettes, pas de sang bleu, pas de droit divin, la chienlit. Il prétendait qu’elle avait été choisie au hasard, et que son éducation de reine de la ruche pouvait se résumer à de pantagruéliques – et quotidiennes - orgies de gelée royale. Son sceptre ? Un extracteur pour recueillir le miel. Elle n’était qu’une mal-dégrossie, une paysanne, et n’importe quelle crétine aurait fait l’affaire.
Ce type était un communiste, on allait appeler la police, les bourdons ou quelque chose, éradiquer la contrainte. La mettre dans une barque et l’envoyer loin. En antarctique. Pourquoi pas.
Il faut dire que cette énergumène était dotée d'un appétit colossal, voire pantagruélique dans bien des domaines ! Mais hélas, la situation était telle que Sa Majesté voyait jour après jour, et avec horreur, son enveloppe adipeuse se réduire comme la peau de chagrin d'un ours dérivant sur un pan d'iceberg en Antarctique.
Pour couronner le tout, même ses extracteurs de finance particuliers, d'ordinaire si prompts à la satisfaire, ne lui rapportaient plus ses doses journalières.
Alors la Reine, perdant peu à peu consistance, alimentait sa perte en écumant de rage.
Handicapée par son poids à 3 chiffres, il lui fallait pourtant toujours paraître, s'exhiber, recevoir, défiler, sourire malgré les corsettages trop serrés, et se montrer élégante et gracieuse en toutes circonstances.
Car la reine avait un pantéguélique appétit. Aucun gâteau n'était jamais assez colossal à ses yeux gourmands. Ni pour son estomac d'ailleurs.
Sauf à aller s'isoler au régime sec pendant 6 mois sur l'Antarctique le temps de brûler son surplus de graisses en compagnie des empereurs (pour changer), elle ne voyait pas trop comment concilier sa vie publique censément raffinée avec son insurmontable et délectable voracité.
Un jour, un énergumène vint lui présenter son extraordinaire trouvaille : un extracteur de bourrelets. A l'entendre, finis les régimes et les privations, finis les regards dédaigneux à peine voilés sur l'épaisseur de sa silhouette, finie la mauvaise conscience après chaque guimauve, chaque chantilly, chaque chocolat. Elle l'écouta longuement sans bouger. Il l'avait convaincue : elle courut se faire coudre des robes à sa taille, de toutes les couleurs les plus éclatantes possible. Dorénavant, elle serait "forte" et fière de l'être. Point barre.
Il avait nommé premier ministre un énergumène parfaitement incompétent, obséquieux avec les puissants et féroce avec le petit peuple. Ce premier ministre était obsédé par le désir d'inviter les rois des pays voisins à un banquet pantagruélique, qui établirait la réputation de sa supériorité. Le roi adhérait avec enthousiasme à ce projet, mais la reine était à l'avance écœurée de ces fastes superficiels, plutôt fuir en Antarctique que supporter cela, pensait-elle. Et voyant passer le jardinier apiculteur avec un extracteur pour aller récolter le miel, elle pensa : dommage qu'il n'existe pas aussi un extracteur d'imbécilité et de prétention pour traiter le premier ministre.
Ce repas de noces colossal autant que pantagruélique n'en finissait pas et le personnage situé directement à sa droite enfournait sans discontinuer les mets,
ceux-ci associés, mélangés de la manière la plus improbable en termes de tolérance digestive.
Il semblait venir de l'Antarctique, avec sa barbe toujours gelée même après dix minutes passées dans la salle du festin parmi les convives,
qui pourtant ne manquaient pas d'exercer sur le climat ambiant une pression positive.
De plus, l'extracteur d'air fonctionnait à plein régime ce qui indiquait bien un différentiel entre températures extérieure et intérieure.
Mais d'où pouvait donc venir ce personnage aussi particulier qu'inhabituel en ces lieux de fréquentation de bourgeoisie et de noblesse avant tout ?
Et elle se disait qu'elle allait devoir le supporter durant quelques heures encore, quelle peine de devoir soumettre ses sens à tant de vulgarité et de crasse réunies en un seul et même énergumène !
Le soir, elle passa sa robe blanche, celle qui lui allait si bien, choisit une robe noire. Contente elle l’enfila, celle-ci faisait ressortir ses yeux. Puis, déçue, elle remit la blanche, héla une chaise à porteur et s’en fut à pied.
La fête battait son plein, la Reine attaqua le pantagruélique repas avec enthousiasme mais n'aima pas ça, l'extracteur de jus avait donné un goût de poireau à l'orangeade. C'est pourtant bon les légumes, pensa la reine. Elle toisa les particuliers qui dansaient, qui en manchot, qui en ours blanc, s'offusqua qu’on eût encore confondu arctique et antarctique, même si elle adorait mélanger les deux.
La Reine supportait les contraintes.
La Reine est bipolaire.
En effet, elle se prenait les pieds dans le long tissu en voulant éviter les trous dus à l’extracteur de taupes, une machine inventée par son énergumène de mari, roi de surcroît, qui bricolait, par ennui lorsqu'il n’y avait pas de guerre (ce qui était le cas depuis 17 jours)
Tout cela faisait aussi rire le jardinier. La taupe, il l’avait vue, elle était si belle, rose avec des reflets mordorés, elle avait un appétit pantagruélique et n’avait de cesse d’agiter ses petites pattes pour avancer dans l’obscurité afin de dénicher des vermisseaux
Elle creusait, creusait, creusait tellement qu’à l’automne dernier, le jardinier reçut une jolie carte postale qu’elle lui envoya depuis l’Antarctique