Le Zinc
 


Ecriture d'image (à contrainte) sur les toiles de Nicole Pfund


 
Difficile de regarder les toiles de Nicole sans que ne nous viennent d'autres images.
Et bien voilà l'occasion de poser tout ceci sur une page blanche (façon de parler)
Voici vos histoires  inspirées de "tous en cirque" de Nicole Pfund, des toiles que vous trouverez
ICI



Les consignes étaient:

Vous deviez utiliser:
chasse, pêche, tradition, casserole et batifoler

Vous ne deviez pas utiliser les mots:
rat, volatile, bleu et rouge. (eh eh)

Prenez le temps de lire : :)

 
 

  • Henri dit :
    17/11/2020

    Eh bien, je trouve que c'est Nicole, la peintre, qui nous a offert sa plus belle plume.
    Bravo à tous :)

  • Cachou dit :
    6/11/2020

    Oui, sympa ... Je regrette juste qu'il n'y en ait pas plus !!!

  • Claude HERSANT dit :
    2/11/2020

    Sympas tous ces textes !

  • Nicole dit :
    22/10/2020

    bon, ça y est !
    on y est, le cirque recommence, demain faudra se lever tôt
    j’vais pas manquer ça, grand-mère serait tellement déçue : « tu comprends, ma p’tite Casserole, chaque 1er octobre, depuis 246 ans, on a toujours fait ça, c’est une tradition absurde, je te l’accorde, mais une tradition . Si le trèfle n’est pas accroché sur la porte d’entrée de la maison, les adultes auront beau batifoler, ils ne pourront plus se reproduire » Des fois, je me demande si c’est si grave que cela
    Chaque année, se retrouver à quatre pattes sous le regard étonné ou rieur des oiseaux, chasser du regard l’herbe haute pour apercevoir le fameux trèfle à quatre feuilles, ça fait pas très évolué
    Et j’avoue que malgré leurs airs très occupés, certains m’ont même proposé leur bateau pour aller le pêcher, j’ai jamais su si c’était de la gentillesse ou de la naïveté
    En tout cas, ils sont pas rancuniers et je crois bien que quand je serais grande, j’irai chercher d’énormes bouquets de trèfles à 4 feuilles pour la porte de leurs nids

  • Marie dit :
    22/10/2020

    Faut reconnaître qu'au départ, elle avait une fière allure, ma chaise.
    Assemblée par mon père dans la plus pure tradition, l'assise était rembourrée d'un crin de sanglier que tonton René avait abattu à la chasse. C'était une belle chaise familiale, en somme ....
    Alors, est-ce qu'on peut me dire ce qui lui a pris, à tata Huguette, de batifoler dessus avec le Marcel ? Elle aurait mieux de s'occuper de ses casseroles plutôt que s'envoyer le facteur. Pour le coup, ça n'a pas fait un pli : la chaise s'est cassée, tonton René s'est mis à la pêche pour embêter Huguette qu'aime pas le poisson, et la chaise prend la poussière et les araignées au grenier. Toute dézinguée, qu'elle est, maintenant.
    Mais moi, quand je serai grand, je la réparerai. Et j'y mettrai des lions dessus. Oui, parce que, moi, quand je serai grand, je serai dompteur de fauves au cirque ambulant. Comme ça, je partirai loin d'ici. Loin .... mais avec MA chaise.

  • Jim Felge dit :
    22/10/2020

    Jim Felge
    Abandonnée dans les herbes hautes comme une vieille casserole qui ne servirait plus, je suis là, épuisée. Les heures s'écoulent lentement. Chaque jour les gens qui passent accentuent mon infini trépas. Il n'est pas rare qu'un homme qui chasse, qui pêche vienne s'assoir et se reposer sur ma paille fatiguée. Mon bois se tord et flanche. Je ne demande pourtant qu'une chose: que l'on me laisse finir en paix mon existence. Ma vie n'a été que travail et souffrances dans l'anonymat le plus complet. Quand je travaillais au cirque, les ingrats ne faisaient jamais cas de moi, me bousculaient et s'asseyaient avec fracas en m'agrippant comme des brutes. Aujourd'hui, seul un petit oiseau qui semble obéir à une obscure tradition m'apporte un peu d'amour et vient me caresser et batifoler sur l'osier déchiré de mon squelette froid. Quand il repart et s'envole pour rejoindre le ballon de baudruche, je les envie, libres dans le ciel, détachés de tout, me rappelant mon insouciante jeunesse. Cette époque bénie oú je n'étais encore qu'un morceau d'arbre dans le vent.

  • Catherine Inta dit :
    22/10/2020

    Hirsutes et bavards, deux piafs semblaient s’aimer d’amour tendre (hommage discret).
    Mais pour vraiment comprendre cette histoire, il faut se replonger dans le passé et revenir aux temps des mammifères rongeurs; ce sont eux qui occupaient alors la planète du cirque. Ils étaient plutôt pacifiques, n’aimaient pas la chasse, respectaient les traditions, mais pas trop, et se refuser à aller à la pêche, ils préféraient la navigation.
    Un jour, ou plutôt un matin les chaises maléfiques débarquèrent ; on voyait bien dans leur démarche claudicante qu’elles préparaient un mauvais coup. Et c’est ce qui arriva : d’un coup de barreau perfide, elles changèrent les rongeurs en oiseaux et retinrent ces pauvres malheureux prisonniers jusqu’à la Saint Glinglin. Fini de batifoler, fini les bateaux sur l’eau, les ballons d’anniversaire, fini le cirque, il fallut retourner à ses casseroles et au boulot !
    Imaginez un peu, être un fier rongeur aristocratique et se retrouver petit piaf insignifiant, obligé de faire les corvées et le spectacle pour des chaises pernicieuses !

  • Thierry dit :
    14/10/2020

    La chasse est ouverte. Ses plumes indigos se gonflèrent comme pour batifoler sous le souffle du vent automnal, alors l'oiseau frissonna. L'eau couleur pêche se mirait dans les couleurs du ciel. L'oiseau, sur une ficelle, se balançait, par tradition. Il prendrait son envol. Au loin, l'echo musical d'une fête foraine lui donnait envie de chanter. Il se retenait. Il rêvait. L'eau avait été douce, l'eau avait été généreuse. Mais il fallait bien partir, mais il fallait bien rentrer. L'oiseau le savait. Il savait qu'il ne serait plus seul longtemps sur sa ficelle. Le vent encore souffla les plumes, forçant les ailes à s'ouvrir. La musique enjouée donnait envie de danser, et le vent qui sifflait invitait à le suivre. L'oiseau voulait chanter... mais il se retenait. Il attendait. Il ouvrit les ailes et le vent se réjouit. L'oiseau serra les pattes, l'oiseau les retenait. Il perdit l'équilibre, se rattrapa de justesse. Le vent équilibra les ailes. L'oiseau ouvrit son bec. Pour remercier le vent. L'oiseau se ravisa, il se retenait. Les nuages roses, pourpres, jaunes se coloraient d'azur. A la musique se joignaient les sifflets, les appels. Des chants. L'oiseau se retint de répondre, mais les cris se faisaient pressants. Ses ailes s'ébranlaient. L'oiseau se taisait. Les autres l'acclamaient. Ils approchaient. Ils étaient là. Alors les ailes soulevèrent l'oiseau. Il les agita pour s'envoler. Il décollait. Mais la ficelle le retenait. Les ailes pressèrent le vent de les porter. Mais l'oiseau s'échoua. Mais l'oiseau échoua. Et se balançait au bout de sa ficelle. Alors, de dépit, de tristesse, il hurla. Les autres en l'entendant fléchirent leur allure. Il appelait, ils l'entendaient. Et la musique se défila, sous le tonnerre et les déflagrations. Et les oiseaux chutèrent, attendus des marinades, de l'airelle et des casseroles.
    L'oiseau tremblait sur sa ficelle. La chasse était ouverte.

  • Luciole Langevine dit :
    12/10/2020

    La nature y est douce et tendrement brumeuse, tout comme les petites boules de plumes azurées qui viennent s'y poser, curieuses ou amoureuses, pour y batifoler.
    Îlots de quiétude.
    Au raz de cette terre, la vie foisonne sans bruit, verdure végétale et transparence liquide, rêveusement paisible.
    Ici, la trace des hommes est légère et subtile.
    Ni chasse ni pêche ni casserole à traîner de perverse tradition.
    Un bateau de papier amarré par un fil, une chaise fragile aux longues jambes fines, un vieux cartable, une veste élimée, et là-bas, au lointain, un chapiteau de cirque, promesse de surprises.
    Et parfois un artiste, ou deux, musiciens longilignes en costume cuivré, viennent s'y ressourcer, échanger notes et trilles avec leurs congénères ailés.
    C'est magie en couleurs au bout des doigts d'une fée.



  •