Catherine Estrade



      A mon père à ma mère


 

Ce n’est pas que l’espoir
Ce n’est pas sur les marches
Les marches des palais que je trouve le sens
 
Je suis sortie du ventre des boues des prairies sombres
De l’enclume qui frappe d’écuelle de pierre
 
Ce n’est pas sous le porche
Le porche du palais
 
                           Passée dans les gerces des murs
                           Et de mon désir là
 
Le dénuement des miens le silence des bouches
 
Et les caresses
Celles qui ne viennent pas
Qui restent crochetées dans la gorge et le cœur
 
La table est mise
Entre la nuit et son pas qui revient
Entre la mort et ta main
 
Ce n’est pas sur les marches
Des palais des pourvus
Des écumes
Mais des rebuts de tourbe
 
Du labeur
d’ici qu’il revenait
Chaque nuit
Mon père
 
D’ici
Que du blanc des draps
Ta main m’a lâchée
Ma mère


 
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