Catherine Estrade   



                               Plateau           


 
 
Mais si le ciel est bleu
La terre
 
Marcher dessus piétiner le bruit des pas trop lourds
Se retourner attendre
que l’odeur des pins
pour que l’horizon
revienne
m’enserre
 
 
 
Plateau silence et la mer si loin
Vague mélancolique et le désir
de se dissoudre dans la tourbe
le visage égaré sur le ruisseau gelé
 
Marcher entre les mottes humides
s’en retourner attendre
le froissement des ailes apeurées
tout près de moi dans l’immensité des déserts
 
Je
Ce je
que je suis ici
autre que autre aspirée
paisible jusqu’à l’impuissance
abandonnée sur les abords des étangs pointillés
 
je ne dirai jamais assez mon amour
je ne marcherai jamais assez
pour pénétrer ce mystère qui me lie
aux tourbières pérennes aux hêtres
à la lande aux bruyères
 
A moi ici je suis