Catherine Estrade



                                       Pétales

 
 
Pétales ou faveur
sur le rouge filtrant entre
les œillères épargnées de la nuit
 
Émiettées sur la sente
Elles sont le fleuve entre moi et le reste du monde
Corolles défaites mur inerte loin de vous
 
Comme une éruption
au sein des espaces interdits
sur le flanc des erreurs de pôles
 
Immagnétique et feutrée
ma voix sur le fil du silence
mon murmure sur tes lèvres sang
 
Écorchée la peau cassée écarlate aussi
interstice abandonné entre les mémoires
celles des tiges épineuses
des feuilles souillées de fer
des pétales de roses
 
A la poésie
je dis
que si elle n’était pas là rien ne serait
même pas les roses