Audrey Soulié                                                                                                                    Accueil Ecriture


Pantoums Ou Presque


Il a suffi d'un mot pour renverser le ciel.
 

Le sol s'est dérobé, le souffle s'est rompu ;
 

Le regard s'est brouillé comme à trop de soleil,
 

La mémoire a flanché, les lignes ont disparu.
 

 

Le sol s'est dérobé, le souffle s'est rompu ;
 

Quelque signe a manqué (souvenir de voyelle).
 

La mémoire a flanché, les lignes ont disparu.
 

Nevermind, envolé dans un froissé d'abeille.
 

 

Quelque signe a manqué (souvenir de voyelle).
 

Tremblante, au fond des yeux, sur la peau décousue, 
 

Nevermind, envolé dans un froissé d'abeille.
 

Hirondelle sans nom cognée au front têtu.
 

 

Tremblante, au fond des yeux, sur la peau décousue,
 

Une main, là, glissée, sur la pierre qui veille,
 

Hirondelle sans nom cognée au front têtu.
 

Il a suffi d'un mot pour renverser le ciel.

 




comme il y eut un soir il y eut un matin


les saisons voltigeaient dans l'air doré du monde


et l'aube s'amusait à frôler les humains


de sa voix toute enfouie par le fracas de l'onde


 

les saisons voltigeaient dans l'air doré du monde


on entendait toujours comme un sanglot au loin


de sa voix toute enfouie par le fracas de l'onde


la loreley chantait en barque sur le rhin


 

on entendait toujours comme un sanglot au loin


et les pas silencieux d'une âme vagabonde


la loreley chantait en barque sur le rhin


caressant les échos égrainant les secondes 


 

et les pas silencieux d'une âme vagabonde


et la voix des saisons toute enfouie dans nos mains


caressant les échos égrainant les secondes 


comme il y eut un soir il y eut un matin


 




La brûlure des peaux languissantes d’ennui,

Le brusque effacement des jadis et naguères,

Font renaître au lointain les ombres éblouies

Des luttes étoilées - et des lèvres amères.


Le brusque effacement des jadis et naguères,

Les masques, déchirés sous les planches des lits,

Des lèvres étoilées - et des luttes amères,

Se mordent de poussière et se griffent, sans bruit.


Les masques, déchirés sous les planches des lits,

Hiéroglyphes bruissants, se taisent leurs mystères,

Se mordent de poussière et se griffent, sans bruit.

Et les amants d’hier, si fragiles chimères,


Hiéroglyphes bruissants, se taisent leurs mystères,

De peur qu’au jour venu s’en étiolent les nuits ;

Et des amants d’hier, si fragiles chimères,

Ne reste que l’écho d’une valse - assourdie.



 




...

les étoiles s'entêtent à briller à nos ciels

 

enfantines obstinées que faire des saisons

 

et des oiseaux moqueurs un écho un appel

 

la cerise mordue et les lèvres qui sont

 

 

 

enfantines obstinées que faire des saisons

 

elles tournent et tournent encor' rajeunies et fidèles

 

la cerise mordue et les lèvres qui sont

 

ouvertes sur le froid la fêlure et le sel

 

 

 

elles tournent et tournent encor' rajeunies et fidèles

 

les mille et trois comètes jouent sous les flocons 

 

ouvertes sur le froid la fêlure et le sel

 

à fondre sur la langue à mourir sans façons

 

 

 

les mille et trois comètes jouent sous les flocons 

 

lundi dimanche un jour calende perpétuelle

 

à fondre sur la langue à mourir sans façons

 

les étoiles s'entêtent à briller à nos ciels.

 

... 




















































































































 
 









Écriture 







"J'apprends à voir. (...) 
J'ai un intérieur que j'ignorais. 
Tout y va désormais. 
Je ne sais pas ce qui s'y passe."

 
R.M.Rilke.
 


Musique