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Carnet de correspondance




Paris, le Flore, ambiance Pop Satori, le 24 novembre 2011 - 10h23 gmt

  

Maître des plaisirs et des piles non fournies,
 

Ce constat m’est venu en enjolivant mon italienne : nous n’hériterons que de nos illustres illusions et de leurs litres de frustrations acides. Oui. Après des millénaires passés à nous abrutir de cette plénitude du vide qui comble l’existence, nous voilà livrés à nous-mêmes pour la Noël. Fatigués d’avoir levé les yeux vers le ciel, nous redescendons sur terre pour nous enfoncer dans une mélancolie follement urbaine. Dès lors, chacune de nos journées se dilue dans un lundi névralgique et sans lendemain que nous sirotons en reniflant. Mais en attendant, nos affaires tournent comme un roulement allemand. Davantage courbé sur son reflet plutôt que sur son origine, le Monde se plie en deux pour que vos quatre volontés s’adonnent arithmétiquement à leurs sept péchés capiteux. 
Les parieurs de mauvais augure sont les seuls à parader sur les tribunes depuis que les philosophes ont tous été pendus avec leurs cordes de banjo. Il nous restera alors votre ambassadeur de fortune et son slam ascensionnel. Ce dernier des érudits que vous avez gratifié du titre de Consul du Béant et du Poing s’évertue à reproduire sur ses chemisiers immaculés, de splendides clichés de votre langue lovée contre Annick Goutal. Vous avez l’air proche de lui d’où je suis Maître. Vos deux silhouettes se fondent et se confondent comme celles des danseuses survoltées des cabarets de la triste Syrte. Cet être dépourvu de loisirs est une injure au prêt-à-porter et à la géopolitique ourlée. Sa mèche folle n’a pas su résister à l’appel du feu des dunes. Le fonctionnaire Lawrence d’Arabie a pourtant su rester ce bédouin délicat malgré les brasseries du désert et un fort accent gallois.
Votre émissaire à l'allure civile capte cependant une certaine ironie lorsqu’il humilie au tison ses collègues prostrés dans un recoin endormi de votre cape. Je me suis toujours demandé comment cette crapule des canules avait pu s’introduire dans le cercle vicieux du Conseil. Avant de s’adonner à des duels au soleil, il n’était encore qu’un simple myrte des tavernes parisiennes. Fort aidé de l’éclairage des médias et de leur pouvoir autobronzant, notre penseur sans frontières s’acharne à ulcérer les héritiers d’une certaine réflexion qui dérida l’humanité. Tout le monde ne peut prétendre à la profondeur de son propre décolleté.
Et ce n’est pas Dita Von Teese qui me contredira. Celle-ci se joindra d’ailleurs à vous, affublée de sa fourrure entretenue pour l’hommage aux épilés de la Bataille de Rimini.   
 
Vos amitiés en ivoire vous transmettent leurs supplices les plus bénins. Comme nous l’espérions, votre énigmatique Chat du Bas-Rhin a fait hurler la smala de Milan. Je vous tiendrai au courant des remous et de leurs émoluments à l’issue de la prochaine intervention de Max Gallo à la convention raï de Forbach.
Notre druide famélique a été aperçu sur un cheval d’arçon.        
  


Votre machette rieuse.









 
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