Catherine Estrade







Dans la fente des terres sacrées, aux orifices des roches grises, aux pinacles des gouffres, ils se sont réfugiés.
Combien sont-ils encore à dévorer les traces, les griffures des origines, sur le mur, sur la pente des craies célées ?
Au creux des vagues ou sur la cime des verts infaillibles, ils crient encore.
Au rouge, au blanc, aux veines assaillies, au silence, au noir qui flambe, ils songent.
Combien sont-ils encore aux abords du monde, en territoires interdits, à la lisière des forêts maudites ?

De ma tanière où je gronde, de là où je planque mes démesures et mon ignorance, je tends la main à mon frère réfugié.