Réminiscences
Il y a eu des solitudes immobiles Ou la mélancolie Il y a eu des blessures d’attente Des portes ajustées aux larmes Il suffit de quelques notes et le sombre s’aiguise Accablant les bonheurs aux futures présences Le cri englue le bois des striures de toujours Des pertes de jamais naguère Sur la porte entrouverte maraude encore les frayeurs d’autrefois Les interdits de toi Les silences obligés |
Urbi et orbi De l’eau perce les étoiles des reflets Et des reflets je crois au sens Urbi et orbi Appuyée sur la colline Aux portes des ramages brulants J’étiole le monde Je suis posée, dessertie de savoir Dans l’antre découvert du temps Urbi et orbi Le poète allongé dans la pierre tombale Le poète mutilé répondra Aux douleurs aux espoirs Aux cercles désunis des flammes emmurées Urbi et orbi |
Jean Je suivais le cortège lent dérivant sur les bords de l'incertitude Les cyprès balayaient la terre de promesses Alors que là Au coin des murs J’entendais se heurter les mémoires les regrets Les hommes Le regard planté sur les pas Sur les ombres des corps Les hommes et les larmes de goutte Goutte de larmes Au large plus loin que la vapeur des remords La courbe déchirure de leur poche la bouche tremblante Et les femmes en secret Suivantes éperdues les mains tordues vibrantes Quand tout s’est arrêté Et le vent Quand tout s’est arrêté Et la marche Celui qui fût Au loin De moi Celui qui est toujours. |
Le vol Loin sur l’absence et des restes de sel Des traînées de larmes creusent aux confins des lignes encloses Le silence et le vent et la mort et la fuite Mais le vol d’un oiseau Tu reçois sur ta peau des oripeaux de toi Ce que tu crois que tu es Les bateaux s’entrelacent et la marée s’épuise Mais le vol de l’oiseau J’ai pris dans mes filets Des rouilles évanescentes et des fissures de bois Et l’endroit et l’envers de mon âme Et le vol de l’oiseau |